mercredi 27 février 2008

Le promeneur du Champs de Mars

La Grande Bibliothèque. La bibliothèque François Mitterrand.

Cela dit, ce n'est pas le genre d'endroit où vous allez pour changer vos disques ou éplucher une bédé, plutôt celui ou vous payez cher pour consulter un ouvrage qui tombe en poussière, quarante-cinq minutes après avoir rempli la petite fiche. Mais bon, magnifique bâtiments, très imposants, énorme esplanade exposée à tout vent, les quatre gigantesques livres debout se font face, embrassant un petit jardin, un jardinet, avec des plantes qu'on ne trouve pas à Paris -normalement. Moi, j'aime bien cet endroit, c'est un endroit qui est fait pour être vivant, même si ça ne marche pas bien : on y passe, surtout, glissant sur du bois glissant.

En fait, je sortais du ciné, un vendeur à la sauvette, des livres à trois euros, rien de bien passionnant, ah si, un bouquin sur Berlioz... Vous savez, ce genre de livre que l'on a pas spécialement envie de lire, mais que l'on lira peut-être un jour, ou peut-être pas, on verra. De toute façon, ça valait le coût : neuf, il vaut au moins une vingtaine d'euros. Bon, j'achète, j'achète pas ? Le choix ne s'impose pas de lui-même, il va donc falloir que j'agisse. Il pleut. Bon, je le prend s'il a des sacs plastique, je veux bien acheter un livre que je ne lirai pas, mais au moins, ne pas le flétrir.

Le vendeur - c'est pas pratique, les sacs sont dans ma camionnette...
Moi, de bonne humeur - si vous voulez, je vous garde la caisse !
Lui - OK !

Et me voilà vendeur de livre à la sauvette, trois euros, trois euros, ne manquez pas ça, allez-y ma p'tite dame, y'en aura pas pour tout le monde. Le vendeur revient, il a mon sac plastique, je refais le tour de la table, je lui donne mes trois sous, on se serre la pince. La journée est déjà une bonne journée.

mercredi 20 février 2008

Sonatine bureaucratique

Mes amis musiciens auront peut-être reconnu le mythique C.N.F.P.T. "petite couronne", celui où l'on fait sa F.A.T. afin de pouvoir être titularisé au grade d'A.S.E.A. ; il faut donc tout savoir sur la B.I., les D.G.S. et la D.R.H. ; tout le monde est O.K. ?

Un an de stage pour essayer de faire comprendre aux formateurs que l'on est forcément musicien avant d'être professeur, alors qu'ils ont pour mission principale de nous inculquer le fait que l'on est fonctionnaire avant d'être quoique ce soit d'autre. En fait, soit le formateur ne comprend rien à la vie de du musicien ou du danseur -comment ça, vous travaillez parfois le dimanche ? Comment ça, un plein temps, c'est 16 heures par semaine ? Comment ça, vous travaillez jusqu'à 23 heures ?-, soit il est tout simplement nul.

Car il y a des fois où l'on se dit que le formateur a un métier facile : il lui suffit de dévaster quelques hectares d'Amazonie à coup de cinq ou six kilos de photocopies par stagiaire, pour ensuite passer la semaine à les lire à voix haute, parfois les faire lire par l'un ou l'une d'entre nous. La vie du formateur, c'est parfois gagner 1500 euros par semaine en faisant lire des photocopies.

Mais d'autres sont tout simplement géniaux : maître du logiciel de présentation, génial jongleur avec des moments magistraux passionnants et des moments de travail en petit groupe très stimulants. En fait, un exemple de pédagogie pour les jeunes enseignants que nous étions. Et pour le formateur que je suis devenu.

La liberté guidant le peuple

C'est qui ? C'est la République. Qui, comme son nom l'indique, est place de la Nation. A une heure où l'on peut encore traverser cette place en vélo sans risquer sa vie, je suis aller flâner sur le terre-plain central, celui qui n'est occupé que par des clochards environ trois cents jours par an : toute la place s'agite comme une ruche, mais pas le centre, qui reste quasiment désert.

Et les jours restant ? Il est habité par les manifestants, syndicats, profs, taxis, infirmières... En 1997, je rentre  du travail une fin d'après-midi de Gay-Pride. Je sors de terre, je me retrouve au beau milieu de la plus joyeuse fête qui soit : des corps de toutes les formes et de toutes les couleurs bougeant dans tous les sens, des musiques de toutes les cultures, des chars gigantesques, des inconnus qui viennent voir, des connus qui viennent pour être vus, d'autres vont se faire voir. Moi l'hétérosexuel penaud, je suis allé danser avec de fiers gays.

Ce matin, manifestement, c'est beaucoup plus calme ; quelques pigeons viennent parfois chier sur la tête de la République. Elle s'adresse à peu de monde encore, seuls quelques piliers de bars bien connus du quartier sont accoudés à l'un des douze ou quinze zincs du pourtour. Ah ! j'ai oublié les anonymes qui, comme moi,  prennent discrètement un café... il sent un peu le cramé, mais ça passera.

mardi 19 février 2008

The Wall

J'habite en face de ça. Que dire de ce pan de mur, pas une fenêtre, près de Paname, Petit Pantin, uniforme,  jaune, criblé d'aspérités ?

Un coin de rue, un écrin de vie accueillant des maliens tout verts qui arrachent les poubelles du jeudi et du mardi ; le soir, les motards viennent s'y garer en retrait, et tant pis pour les noires taches d'huile graissant le ciment fissuré ; tout le jour, des pigeons abrutis ; l'après-midi après l'école, des mômes jouent à lancer leur poing fermé sur leurs visages, filmant d'un téléphone les joues rougies et les yeux effrayés ; des chômeurs fument ; des ados s'essayent au football, s'essuyant la sueur du front de leurs mains cinglées par le froid, feignant d'ignorer une voiture qui trépigne... Parfois, le bus arrive qui calme tout le monde, ça en impose, un bus qui dévale la butte, il nous emmerde, toutes les huit minutes, il faut se pousser... ou bien c'est une camionnette qui fait le plein de petits fromages dans un entrepôt aux tuiles de plexiglas moussu, ou bien c'est un poids lourd égaré, long comme l'immeuble entier, qui empeste la rue à laisser tourner le moteur...

Finalement, on peut être face à un mur et s'y sentir bien.

jeudi 14 février 2008

Le livre de la jungle

La B.U. de l'uB.

C'est l'endroit où l'on peut faire son marché, livres par millions, revues à foison, dicos à profusion, vous m'en mettrez une livre, y'a un peu plus, je laisse ?

Ici, vous êtes dans LA bibliothèque universitaire, la grande, la belle, la verte, oh ! la belle verte, celle qui trône au milieu du blanc campus, mais le nombre d'autres petites bibliothèques est vraiment sidérant : chaque section a sa B.S. -bibliothèque spécialisée-, ce qui fait que dans chaque bâtiment, on peut en compter jusqu'à trois, quatre, cinq... Donc si vous souhaitez profiter des vacances d'hiver pour bouquiner Pasteur and lactic acid yeast : a partial semiotic analysis de Bruno Latour, eh bien sachez que c'est tout à fait possible : bizarrement,  il est en rayon.

Très moderne, très silencieuse, la B.U. comporte des bornes wifi permettant à chacun de se connecter au monde depuis son petit ordinateur, d'autres jouent au cartes en silence, des ombres chinoises farfouillent la tête en bas dans des rayons récalcitrants, d'autres encore téléphonent planqués à quatre pattes sous la table pour ne pas se faire remonter les bretelles par la police du livre.

Faite de verre, de plastique et de métal, la lumière y est douce, elle incite au calme, à la concentration ; l'espace est généreux, le regard n'est jamais arrêté dans ce duplex à tiroirs transparents, tout cela donne envie de rester travailler : zut, c'est l'heure d'aller en cours, je serai bien resté encore une petite demi-heure.

mercredi 13 février 2008

The bridge on the river Kwai

Qui a dit que c'était dangereux de faire du vélo à Paris ??? Certes, ici, on a des voitures à gauche, des voitures à droite, des bateaux en dessous et le métro au dessus... Mais admettez qu' il faudrait un calamiteux concours de circonstances pour se blesser.

Faire du vélo à Paris est devenu un de mes plus vifs plaisirs. Alors oui, c'est quand même dangereux, le cycliste n'est qu'un lent matou lâché au milieu d'une meute de chiens d'attaque... Et ce n'est pas la vilaine chasuble jaune fluorescent des chantiers et le drôle de casque à trous sur la tête qui nous sécurisent beaucoup... d'aucuns prétendent même que ces accessoires rendraient les cyclistes tellement confiants qu'ils en oublieraient massivement d'être prudents. Je n'ai pas d'avis sur la question.

Ce qui est certain, c'est que pédaler dans la vibrante Paris me donne de l'assurance : un bras de fer vélo versus auto n'est jamais gagné d'avance, il faut apprendre à s'imposer sans se mettre en danger, attraper le regard de l'autre en lui faisant croire qu'on vise ailleurs, et de ce fait l'informer plutôt que demander : "je vous préviens que je tourne". Et cela ne doit souffrir d'aucune discussion. Sinon, c'est très simple, on perd un genou.

Mais j'aime beaucoup prendre le temps de pédaler mollement, de freiner au feu orange, et là c'est le visage enragé du conducteur me suivant immédiatement qui passe au rouge. J'apprécie de voir le monde frétiller autour de moi alors que je suis au ralenti. A d'autres moments, c'est moi qui joue au bolide, rivalisant d'adresse avec les scooters ou les motos... à mon palmarès, deux Porsche et trois Mercedes grattées au feu vert. Peut-être qu'ils dormaient, téléphonaient ou se curaient le nez en se hissant à la hauteur du rétroviseur intérieur, mais ce n'est pas mon problème : je les ai bel et bien grattées.

The unanswered question

Parfois, un choix n'est pas simple. Et parfois, il est simple. Donc, dans ce cas précis, ce n'est plus vraiment un choix, puisqu'il s'impose de lui même, et dire "je n'ai pas hésité" reviens à dire : "je n'avais pas le choix". Il y a une sorte de coercition, juridique, morale, religieuse ou que sais-je encore, qui fait que le choix s'impose de lui même.

Pour tout vous dire, là, j'ai eu du mal, j'avais trop le choix. Non pas trop le choix entre douze ou quinze paires de chaussures, ce qui pourrait s'appeler trop le choix, mais trop le choix entre les deux paires, ça veut dire qu'aucune des deux ne s'impose d'elle-même, donc trop le choix, ça veut tout simplement dire que j'avais le choix. Alors, évidemment, vous vous serez rapidement fait une idée : celle de droite est mieux, celle de gauche est mieux... C'est difficile à dire, et non seulement les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais je vous signale en plus que vous ne savez pas pourquoi ce choix pouvait être important, ni même s'il l'était. L'importance du contexte.

Laquelle j'ai choisi ? Je ne vous le dirai pas. Car ce n'est pas forcément l'issue du choix qui est le plus important ; c'est parfois le moment de l'appel, du vide, du grand saut, qui est le plus émouvant, pas le fait de savoir si ma grolle a eu un bout rond ou un bout pointu, si elle était vernie ou mate.

Grand canal

Le voici, le canal de Pantin.

Tout un symbole, ce canal, à la fois irriguant et diviseur, citadin et silencieux, polluant et campagnard, symbole que les autres villes de la Seine Saint Denis n'ont pas, symbole de la circulation et de la verdure, d'ailleurs le journal municipal s'intitule "Canal".

Un canal, ça n'apparaît pas pour le bien-être des mamans et des poussettes, des rollers du dimanche ou des flaneurs du midi, mangeur de salade préparée à la hâte le matin avant de partir au travail, ni pour les bourgeois qui préparent le permis bateau. Un canal, ça compte, ça façonne. En plus de la zébrure/veine infligée/offerte à la ville, ça conditionne l'installation d'un grand nombre d'usines, d'ateliers ou entrepôts, pour recevoir les marchandises venu de l'Est ou du grand Est et les traiter avant leur consommation par les Parisiens. Pantin, c'est la ville des travailleurs, la ville rouge. Une transposition moderne de ce processus est observable dans les grands ateliers SCNF, au nord du canal : on y répare les tout nouveaux T.G.V. Est.

Un peu plus loin, le canal tente une virée à Paris, et les vibrants matchs de foot à la pelouse de la Villette sont entrecoupés de nombreuses mi-temps involontaires : le ballon est à l'eau, et il faut compter sur les vaguelettes causées par le passage d'un bateau pour le repousser mollement vers nous.

mardi 12 février 2008

Ciao Pantin

Pantin. Ma ville depuis un peu plus d'un an. Ville aussi bien faite de bicoques que de tours, la boucherie chevaline y côtoie le géant casino, des petites rues se perdent et la nationale 3 hurle nuit et jour. Des coins de forêt où l'on se crotte la semelle, et du béton qui sent encore la sueur de Martin Bouygues.

La piscine en brique rouge accueille le courageux, avec en prime un sourire si l'on a le temps de passer une poignées de minutes avec la caissière, elle s'ennuie un peu, on la comprend, elle aime bien son métier, on la comprend, son fils lui cause des soucis, on la comprend. Un peu plus loin, la mairie de verre jouxte la mairie de pierres, l'une abritant les ouvrières, l'autre la reine. Le tout respire grâce au canal, qui est longée par ces grands travaux, lycées professionnels, usines et ateliers, c'est finalement une ville qui change tout le temps : tiens, y'avait pas ça, la semaine dernière... Tiens, c'est joli, ça.. Tiens, y'avait un truc, là, avant...

vendredi 8 février 2008

Pacific 231

Vendredi, jour du retour. En train. Je travaille à Dijon, mais j'habite à Pantin, en région parisienne.

Quand j'ai accepté ce travail et repensé ma vie entre ces deux villes, j'ai eu un peu peur du grand écart... Certes, je travaille à une grosse heure et demi de mon domicile, rien de bien extraordinaire pour un parisien. Mais c'est la différence de vitesse entre les deux villes qui est sidérante : à Paris, tout est immédiat, alors qu'à Dijon, c'est plus calme. Ici, les motos ne prennent pas la voie de bus et ne slaloment pas entre les files : elles attendent, si, si... Finalement, une semaine loin de chez moi, c'est beaucoup plus reposant ! Une vie tranquille pendant cinq jours, et ma ville chérie pour un week-end de vélo, de ciné, de potes et de siestes.

Et le trajet comporte un moment de pur bonheur : entre l'Auxois et Dijon, on suit l'Ouche, on double Sombernon, et le paysage est tout simplement splendide : petite montagne, bocages, forêts... C'est l'association de la Très Grande Vitesse et du temps suspendu ; de plus, on l'assurance d'en profiter pleinement : les réseaux de téléphonie portable ne passent pas !

jeudi 7 février 2008

On the sunny side of the street

Le voilà, le campus. C'est assez gigantesque, et il y a de tout : des espaces verts, des bibliothèques, des oeuvres d'art (le fameux 1%...), des restaurants universitaires, des immeubles, une salle de spectacle, des centaines de mètres de couloirs, des milliers de salles de cours, des cafétérias, rendez-vous compte, quatre arrêts de bus rien qu'à l'intérieur... on se croirait à Yale ou dans je ne sais quel campus américain (cela dit, je n'ai jamais mis les pieds aux Etats-Unis non plus).

Présentement, vous êtes sur une des passerelles qui font passer d'un bloc à l'autre, comme à la Samaritaine ou chez  Tati, sauf que là on est à Dijon. L'hiver, vous vous en doutez, on évite de passer sur ces éléments exposés à tout vent, mais il y a une vue superbe d'à peu près tous les endroits, car le campus est en hauteur -les cyclistes en herbe l'ont intégré depuis le début.

Mon plaisir d'étudiant, entre autre, c'est de m'y perdre. Je me déplace au hasard, et je recolle les morceaux. Une fois, j'ai fait ça sans faire exprès, et forcément, je suis arrivé dix minutes en retard à mon séminaire. Mais c'est un très bon moment que de se perdre pour mieux découvrir. Afin d'être sûr de ne pas emprunter par sécurité les lieux déjà défrichées, et repousser pas à pas les murs de son ignorance... Vous me croirez si vous voudrez, mais presque six mois après ma rentrée, je découvre des endroits nouveaux chaque semaine...

mercredi 6 février 2008

Le Château des Carpathes

L'opéra. Ou plutôt le Grand Théâtre. Il s'agit en fait de l'ancien opéra, pratiquement tout se faisant désormais dans le très fameux auditorium (je vous le montrerai prochainement). Donc on appelle assez pompeusement GRRRAND Théâtre le petit théâtre et modestement "auditorium" le majestueux complexe que toute l'Europe envie à la ville de Dijon (oui, je sais, j'exagère un peu, mais quand même, il est très réussi). L'ensemble des deux lieux s'appelant le "Duo Dijon" ; moi, ça me fait un peu penser à "duodénum", mais bon.

J'ai vu Othello il y a quelques années dans ce bel édifice que vous voyez ci-contre, et c'était à mourir de rire : il y a avait des lions en cartons, dans un palais qui aurait dû être grandiose, mais qui devait, là, tenir sur douze mètre et quelques centimètres. A cette époque, l'orchestre n'était pas très fourni, on allait voir nos profs dans la fosse (sans lion) à l'entracte... En somme, c'était une petite ville de province qui tentait l'opéra. Quinze ans après, on paye cher sa place pour des productions souvent très réussies -dont on voit la publicité jusqu'à la rugissante Gare de Lyon-, écouter un orchestre fier de sa pâte sonore, et si l'on va toujours voir la fosse à la pause, c'est désormais à des collègues que l'on fait des grimaces. Une de mes étudiantes, dans un mail hier soir : "et nous vieillissons et ça gonfle bref !!!!/et on devient blette comme les poires!!!!"

mardi 5 février 2008

La gare de Perpignan

Mais qu'est-ce donc ? Encore une manifestation ? Eh bien, non ! Ce n'est que la gare de Dijon un vendredi soir, moyenne d'âge 20 ans, des étudiants, des étudiants, encore des étudiants,  rentrant chez les parents, avec leur linge sale et quelques kilos de cours à réviser. Parfois, ces feuillets ne servent pas beaucoup plus qu'à se donner bonne conscience, le week-end pouvant vite se diluer dans la bière, pas grave, on rapportera sans rougir tout ce qui n'a pas été lu, et puis on recommencera le week-end d'après. Le week-end, c'est fait pour se reposer, quand même...

Presque 30'000 étudiants sont inscrits à l'uB, sigle dont l'université de Bourgogne est très très fière : on en trouve le logo partout, sur les bus, dans le B.P., le fameux Bien Public, le quotidien local que tout le monde critique mais que personne ne voudrait manquer.

Dijon est donc une ville jeune, avec ses coins jeunes, ses bars jeunes et ses restos jeunes... On y sort, on y danse, on y danse, on y boit, on y fume sur les trottoirs, on y fait du vélo et on y mange des kebabs. Mes étudiants n'ont pas le temps d'avancer leur mémoire, ils n'ont pas d'argent pour s'acheter l'essentiel, mais je sais que si je passe vers une heure du matin au Pub qui est dans la rue parallèle à la mienne, le célebrissime Brighton, je retrouve la quasi-totalité de la promo.

lundi 4 février 2008

Fiddle on the roof

La vue depuis mon bureau. Certains auront reconnu Dijon, avec à droite l'église Saint Michel. Bon, là je suis sorti par la fenêtre, je suis donc debout sur le toit (donc ma collègue m'a dit comme à chaque fois : "tu fais attention, hein ?"), surplombant tous les toits, en plus il y a une belle lumière, très blanche.

Dijon est une très belle ville, un peu comme Florence, mais en fait je ne sais pas, car je n'y suis jamais allé (à Florence). Mais c'est une très belle ville, un peu huppée, mais c'est très agréable de lécher quelques vitrines en sortant du travail. Je ne vous ai pas dit : je travaille à l'université, j'ai donc une vue imprenable depuis le haut de la vieille université (le gros des étudiants sont sur le campus). Dans mon bureau, j'entends parfois quelques avertisseurs sonores de la compagnie locale de transport urbain, ou la quarantaine d'étudiants portant banderoles lors des manifestations contre la loi Pécresse, ceci provoquant parfois cela.

Mais cette vue a un prix à payer : cinq étages à monter. On peut à ce propos considérer que l'architecte devait avoir un fond de sadisme, puisqu'il a cru bon de séparer chaque palier par un entresol, dans une cage d'escalier aveugle ; le résultat n'est autre que non pas cinq étages à monter, mais dix demi-étages à gravir.

Mais progressivement, je m'y fais. Je m'aperçois que je peux maintenant téléphoner en montant, voire manger en montant... La semaine dernière, j'ai tenté de manger en téléphonant en montant, et c'était limite. Je réessaierai le mois prochain.

Hyperprism

Le petit monde merveilleux d'artocarpus ?

Le monde n'est ni beau, ni moche, il est là, et tant qu'à faire, autant le regarder. Et en plus, il est beau. Donc je vous propose de le regarder avec moi, grâce à moi, je vous prête mes yeux, en fait. Un jour, d'ailleurs, je vous en montrerai un ou deux, autant connaître le matériel employé.

Quel est le bien-fondé de cette entreprise ? Pas grand'chose. En fait, vous n'êtes même pas obligé de terminer cette phrase, c'est ça qui est bien. Ou bien terminez-là, enchaînez avec quelques autres, et n'y revenez plus ! Ou alors revenez-y, mais... Bon, vous êtes les bienvenus, de toutes les façons.

Je vais donc parler de moi. Un peu. Juste ce qui est nécessaire. Partager avec vous ma part d'universel, celle qui fait que je suis à la fois l'autre et le même. Pour certains, un peu plus l'autre, pour d'autres, vraiment le même. On verra. Je serai curieux, à ce propos, de savoir si ceux qui reviendront sont plus les autres ou plus les mêmes. On verra.